L’iPhone et l’entreprise : qui gagnera, IT ou Apple ?

Allez, zou, y’a pas de raison que je vous donne pas un peu de lecture à propos de l’iPhone, qui sort en ce moment-même sur tout le territoire américain.

En fait, je me suis un peu intéressé à l’iPhone, du côté de l’entreprise. Et côté entreprise, les attaques sont sévères contre le dernier joujou d’Apple. Par exemple dans cette article de eWeek, qui indique que l’iPhone n’a ni sécurité, ni importance.

Ce qui agace les (soi-disant) spécialistes de l’informatique d’entreprise (IT), c’est qu’Apple n’a rien dit des fonctionnalités sur la sécurité de l’iPhone. En particulier, si on peut effacer les données de l’appareil à distance, si elles sont cryptées, etc. Tout plein de fonctions qu’on trouve sur les BlackBerry et autres téléphones compatibles ActiveSync (made in Microsoft, of course).

Comme si leur avis importait vraiment à Apple.

En fait, ce que ces gens ne comprennent pas, c’est qu’Apple n’a pas pour objectif de fournir un téléphone sympa pour les services informatiques. De leur faire plaisir.

Le but d’Apple, c’est de changer le regard du public sur le téléphone portable. C’est de faire un iPod, avec des fonctions de téléphonie. C’est un objet hype et branché. Ses utilisateurs se moquent d’ActiveSync, ils veulent un vrai iPod vidéo, doté d’une interface élégante. Ce que ne sait pas faire un RAZR, dont tout le monde a vanté les qualités esthétiques, mais qui se fait assassiner côté interface.

Les gens travaillant dans la sécurité informatique oublient également un truc (en fait pas tant que ça, c’est décrit en fin de l’article). Les services informatiques dans les entreprises sont certes très puissants, et ce pour une bonne raison : ils ont entre leurs mains les outils de travail de la plupart des entreprises actuelles. Mais ces outils doivent être mis à la disposition des employés.

Ou alors, certains employés un peu particuliers peuvent les faire rapidement changer d’avis.

Genre, ceux qu’on appelle CEO, ou PDG. Ceux-là, curieusement, quand ils demandent quelque chose, on dit « Oui Monsieur, d’accord Monsieur ». Et on ne passe pas trop de temps à expliquer que « oui, mais là, voyez-vous, pour la sécurité… ».

J’ai déjà vécu ce genre de situation dans une grosse boite. Ça m’est arrivé plus d’une fois : on arrive un matin, et le boss vous fait venir dans son bureau et vous dit « je me suis acheté ça ce matin, ça a l’air bien, je veux pouvoir lire mes mails dessus, à dans deux heures ».

On a pas tellement le temps de discuter, en fait. Dans les deux heures qui suivent, les mails doivent arriver. Même s’il faut pour cela inverser le sens de rotation de la Terre.

Que va-t-il se passer pour le lancement de l’iPhone ? Un jour, un big boss va arriver dans l’entreprise, avec son carton sous le bras. Et là, il se foutra de savoir si il est compatible ActiveSync ou pas, il sait pas ce que c’est, il sait juste que l’iPhone, il est beau, il l’a payé 500$ (qui seront de toute façon passés en note de frais, pas con quand même le gars, sinon il serait pas PDG :-) , et qu’il a vu dans la pub qu’il pouvait avoir les mails avec les photos dedans. Et Apple c’est très à la mode. Et c’est le patron, il DOIT frimer face à ses clients et à ses employés. Rappeler qu’il est le boss.

Donc, les équipes informatiques s’adapteront. De gré ou de force, l’iPhone y rentrera. Et tant pis pour Microsoft et ActiveSync, et pour RIM et ses BlackBerry. Et pour les services informatiques, qui devront suivre le mouvement.

Pour en revenir à l’article d’Eweek, une phrase fait froncer les sourcils : Ken Dunalay, analyste (ahem) chez Gartner, explique que dans l’iPhone, si ça se trouve, ce n’est pas Mac OS X qui tourne :

For example, Apple could have gotten the operating system from a third party and just called it OS X, Dulaney said. An example is Java for servers and Java for phones; they’re both called Java but they’re « very different, » Dulaney said. For all we know, Apple could have started from scratch to write the operating system for the iPhone, in spite of calling it Mac OS X. One indication that the operating system of the iPhone and the Mac desktop are sitting on different code bases is their UIs; each is very different from the other.

Traduction : Apple pourrait avoir acheté le système à une autre boite et l’avoir rappelé OS X. Ben voyons. Et tout ça en se basant sur une comparaison foireuse avec Java… Et une autre encore plus impressionante, où il nous explique que comme les interfaces (UI) de l’iPhone et du Mac sont très différents, ben si ça se trouve, c’est pas la même chose dessous. Et en plus, eh, regardez Windows Mobile, ben c’est pas la même chose que Windows Vista.

C’est vrai : y’a même pas de menu Pomme ni de menu Fichier sur l’iPhone. Tout simplement parce qu’ils sont inutilisables sur un PocketPC. L’interface de l’iPhone est conçue pour être utilisée avec deux doigts, pas celle de Mac OS X.

Méfiez-vous, braves gens. Si ça se trouve, même, dans l’iPhone, c’est pas Mac OS X. C’est peut-être Windows Vista déguisé. Ou pire.

Idem pour la gestion de la batterie : « ah ben l’iPhone, il fait deux fois mieux que les autres, c’est pas possible enfin ! ». À moins que l’iPhone n’ait quelques idées intéressantes, comme éteindre automatiquement l’écran quand on l’approche de l’oreille ? Hmmmmmm ? Non, Apple n’aurait pas fait ça quand même, ça se saurait.

Mais bon, maintenant que l’iPhone est dispo (ou presque, bouh ouh ouh je suis malheureux), on va voir combien de temps les services informatiques des entreprises vont résister à l’iPhone. Il m’est avis que ça ne va pas être bien long.

11 commentaires sur “L’iPhone et l’entreprise : qui gagnera, IT ou Apple ?”

  1. Salut,
    Tu connait mon patron toi! c’est fou tu en fait une description si precise!!!

  2. et +1000 pour GG! Ca ce passe exactement comme ça. Vraiment par chance (et par choix ;p) j’ai une direction qui s’implique vraiment dans tout et qui se laisse expliquer ou qui explique les choses, même informatique! Mais je suis conscient que c’est très rare, voir inexistant!

  3. Ah ! Enfin une personne qui ose dire les choses comme elles sont :) Ayant aussi travaillé dans une service informatique d’une grosse boite, je confirme ! Les cadres aiment ce genre d’objet, et qu’ils soient ou pas compatibles avec le système de la boite, ils veulent l’utiliser sans aucune restriction.

  4. 300% d’accord avec ton analyse.
    Il y aura toujours des gens qui ne sauront (?ne pourront?) voir les révolutions. Iphone en est une et quand je vois le BlackBerry avec ses vieux boutons de ma grand-mère, çà me fait juste de la peine_c’est fou ce que ce type d’appareil date! »
    Et comme toi je dis Bouh! quand est ce que l’on aura les nôtres?

  5. Juste un truc: si il n’y a que des PDG et des CEO qui ont un iPhone, ca va pas faire un marché terrible…

  6. Point de vue intéressant mais quand même un peu simpliste je pense.

    1) Tu mélanges les services IT et la sécurité, ce qui n’est pas toujours la même chose. A partir d’une certaine taille et en fonction de l’intérêt de ladite boite pour la sécu, les services seront plus ou distincts.

    Bien souvent, les équipes DSI voudront intégrer ce genre de projets (les PDG ne seront pas les seuls à disposer d’un iPhone), tandis que la sécurité mettra la pression (si elle le peut) pour que la politique de sécurité ne soit pas altérée.

    2) Ce que j’appelle le management par la terreur (« J’exige donc je l’obtiens »), c’est quand même très spécifique à la France. Et encore. Je vais citer ma propre expérience. Je bosse pour une grosse boite qui développe un téléphone avec fonctions PDA sous Linux. Donc pas de synchro Exchange, pourtant on l’a déployé auprès de tous les collaborateurs (ils accèdent à leur mails via un webmail mobile). Certes, dès équipes travaillent sur le support d’Exchange, mais parce que le PDG veut frimer avec… plutôt parce que le marché potentiel s’élargit avec cette fonctionnalité supplémentaire.

    Pour résumer mon point de vue, il me parait difficile de généraliser sur ce qu’il va se passer. Il y a des dirigeants qui sont capables d’accepter, si on le leur démontre clairement, que « ce n’est pas possible ». Bien sûr, certains, comme tu le dis, exigeront une réponse (rapide en plus) à leur caprice. Mais d’expérience, les solutions seront souvent bancales… En fait, tout dépend de la charge de travail à appliquer pour atteindre le service voulu.

    Si l’iPhone supporte bien Exchange comme cela semble être le cas, l’intégration ne devrait pas être fastidieuse. Sinon, vu le degré relativement faible d’ouverture, l’intégration risque de se faire via un OWA mobile… Et ça, ça fait tâche avec un iPhone tout joli.

  7. Je sais pas si tu as lu le titre de l’article, mais ce sont les PDG qui vont pouvoir ouvrir la porte de l’entreprise à l’iPhone :) Pas qu’ils vont constituer le marcher …

  8. Bonjour mon tit gégé, c’est comme a la radio quand on a le micro pour qqs secondes, on envoit le bonjour furtif… (en mode furtif?)
    j’espere que tu vas bien et que la tit’ famille pouss’ bien aussi.
    ici ca va…..bien dans le sud.

    heuu je fais quoi apres?…. ha vi …je kik sur « submit »
    boom! wala

    jeff (apple du sud profond)

  9. heuu je disais just ca pour « etherer » un peu l’atmosphere hein?
    vous fachez pas si c’est pas TRES serieux…. marci ,-)

    >submit

    boom!

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