Quand les PowerBook voient (infra)rouge…

Si Apple a lancé une nouvelle révolution en introduisant l'Internet sans fil dans nos Mac avec la technologie AirPort, il est cependant une autre technologie qui permet de communiquer sans fil entre deux ordinateurs, et ce, depuis plusieurs années. Vous l'aurez compris, je veux bien sûr parler de l'infrarouge (d'infra, sous, et rouge, rouge, donc, l'infrarouge est sous le rouge… Oui, je vous l'accorde, décortiquer ce mot n'explique pas grand chose).

L'infrarouge : mais c'est quoi, enfin ?

Depuis les PowerBook 190, Apple propose (soit en série, soit en option selon les machines) un port infrarouge, permettant de recevoir et d'envoyer des données de différents types. Ce port émet une lumière située dans un spectre invisible à l'oeil nu (situé dans une longueur d'onde entre 1 et 100 microns). Cette lumière est visible par certains animaux, ainsi que par différents types d'équipements comme les caméras infrarouges, capables de détecter les mouvements dans le noir (ceux qui ont déjà joué à Metal Gear Solid savent de quoi je parle :-) ). Un jour, des scientifiques qui avaient oublié d'être con se sont dit que l'on pourrait faire passer des informations à travers cette lumière… Et c'est ainsi que la communication infrarouge est apparue. En particulier, elle fut rapidement adoptée pour les telécommandes des teléviseurs, magnétoscopes et autres objets qui nous demandaient auparavant à nous, feignasses que nous sommes tous, de nous lever de notre fauteuil… Quelle angoisse ! Et tant qu'à faire, si on peut faire causer une telécommande et une télé, pourquoi pas deux ordinateurs ? D'où l'arrivée de l'infrarouge sur les ordinateurs portables Apple (et sur l'iMac, on y revient plus tard).

Regardez l'arrière d'un ordinateur, et comptez le nombre de cables connectés… Affolant, n'est-ce pas ? D'où l'idée des ingénieurs informaticiens de fournir un moyen rapide de connecter des périphériques à un ordinateur et qu'ils puissent causer ensemble. L'infrarouge s'y colle, avec des performances correctes sans être vraiment sensationnelles. En théorie, la communication infrarouge fonctionne jusqu'à deux mêtres de distance… En pratique, il est quasiment impossible de communiquer correctement au-delà d'une trentaine de centimètres ! Par ailleurs, aucun obstacle ne doit se trouver entre les deux appareils reliés via infrarouge. Donc, pas question de s'amuser à mettre la main à travers le faisceau lorsque la connexion infrarouge est active… Enfin, l'angle de réception est très faible, et il est déconseillé de dépasser plus d'une trentaine de degrés. Autrement dit, les deux appareils doivent se faire face pour que ça marche correctement. Bref, comme vous le constatez, l'infrarouge, c'est pas toujours la joie…

 IrTalk, ou l'infrarouge par Apple

Chez Apple, on a commencé à implémenter le port à partir des PowerBook 190, et on utilise pour la communication un protocole nommé IRTalk. Ce protocole a été créé par Apple, et ne fonctionne qu'avec AppleTalk. IRTalk est en quelques sorte, un dérivé du protocole LocalTalk, dont il partage la vitesse (environ 230Kb/s), et permet à deux Mac équipés d'un port IRTalk de communiquer et de partager des fichiers. Comme ce protocole est propriétaire au monde Apple, rares (pour ne pas dire inexistants) sont les périphériques acceptant la communication via IRTalk. En fait, il n'y a à ma connaissance que le AirDock de Farallon, un boitier adaptateur permettant de connecter un Mac à différents périphériques ou à un réseau via un petit boitier émetteur-récepteur. Ça coute environ 69 $, et ça doit bien être distribué par quelqu'un en France, mais qui… Mystère !

 IrDA : le nouveau standard

Mais l'industrie informatique essaie régulièrement d'implémenter de nouveaux standards… Et l'infrarouge ne fait pas exception à la rêgle. Son standard s'appellera donc IrDA (pour Infra-Red Data Access). Cette norme est définie par :

• La possibilité de diminuer la puissance du signal pour une consommation électrique moindre. En théorie, IrDA est capable de transmettre des informations à 2 mêtres de distance, mais ça viderait vos batteries en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Bill Gates est petit, Steve Jobs est grand" ;
• Communication bidirectionnelle ;
• Transmission des données à une vitesse minimale de 9600 bits/s avec une vitesse maximale de 4 Mbits/s ;
• Et encore d'autres trucs qui ne nous intéressent pas vraiment dans le cas présent.

La norme IrDA a fait son apparition sur les PowerBook avec le PowerBook 3400… et c'est plutôt une bonne chose ! Car si cette technologie permet à deux Mac de communiquer désormais non seulement avec AppleTalk, mais également avec TCP/IP, elle permet surtout de communiquer avec de nombreux périphériques infrarouge, ce qui est très intéressant pour nous autres, utilisateurs de portables ! Parmi ces périphériques, on trouve des imprimantes portables (comme la Canon BJC-85… malheureusement, pas encore compatible via infrarouge avec les Mac :-( ), des assistants de poche (PDA) comme le PalmPilot, des téléphones portables… Nous allons nous y intéresser de ce pas.

 Quid des Mac avec telécommande infrarouge ?

Tiens, c'est vrai, ça ! Après tout, les Performa 630, 5xxx et 6xxx ont aussi intégré des ports infrarouge ! Cependant, il s'agissait uniquement d'un récepteur infrarouge pour recevoir les informations envoyées par la télécommande infrarouge pilotant le lecteur vidéo Apple. Il n'est donc pas utilisable pour d'autres tâches (on peut cependant utiliser d'autres télécommandes, comme le spécifie l'article 16369 de la TIL).